Le modèle du « tout ou rien » n’a jamais totalement disparu des accès réseau professionnels, malgré l’essor des solutions de sécurité modernes. De nombreux systèmes VPN restent déployés en parallèle de nouvelles approches, souvent pour des raisons de compatibilité ou de conformité réglementaire.La coexistence de ces technologies révèle des écarts majeurs dans la gestion des identités, l’expérience utilisateur et la capacité à contrôler les accès. Cette dualité s’accentue avec l’évolution rapide des menaces et la généralisation du travail hybride, imposant un choix stratégique entre le maintien des pratiques établies et l’adoption de solutions centrées sur la vérification continue.
Plan de l'article
Zero Trust et VPN : deux approches opposées pour sécuriser l’accès aux ressources
La ligne qui séparait autrefois le « dedans » et le « dehors » du réseau d’entreprise n’a jamais été aussi floue. Les réseaux privés virtuels (VPN) fonctionnent sur une idée ancienne : une fois l’utilisateur authentifié, la porte s’ouvre. Le tunnel est en place, l’accès au réseau interne s’étend largement, quitte à sacrifier la sécurité et la finesse du contrôle. Malgré leur âge, les VPN équipent toujours une grande partie des organisations, facilitant la connexion à distance grâce à une authentification centralisée.
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Le modèle Zero Trust, lui, bouleverse cet équilibre. Ici, chaque tentative de connexion, chaque appareil, chaque identité sont soumis à une évaluation dynamique et permanente. L’authentification multi-facteur devient la norme, la micro-segmentation limite les accès au strict nécessaire. Les solutions ZTNA prennent le relais, s’imposant pour orchestrer l’accès aux ressources cloud et hybrides. Le périmètre, auparavant physique, devient logiciel, mouvant, défini par les besoins du moment et le contexte.
Choisir entre VPN et Zero Trust ne relève plus d’une simple question de technologie. Il s’agit d’une orientation stratégique : comment sécuriser des accès dispersés, comment protéger des données éclatées entre plusieurs environnements ? Les responsables de la sécurité ne cherchent plus à ériger des frontières, mais à maîtriser les flux, conditionner les droits, réduire l’exposition au risque. En 2025, la bascule s’accélère : le VPN garde sa place, mais l’approche Zero Trust s’impose pour répondre à l’exigence de contrôle et d’agilité.
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Quels sont les avantages et limites de chaque solution en 2025 ?
L’attrait du Zero Trust repose sur la précision de ses contrôles. Chaque accès est vérifié, chaque session surveillée, chaque privilège ajusté en temps réel. L’authentification multi-facteur et la micro-segmentation jouent un rôle décisif dans la limitation des incidents : elles cloisonnent les ressources, empêchent les déplacements latéraux en cas de compromission. Pour l’utilisateur, le changement est palpable : accès conditionné au contexte, droits ajustés à la volée, disparition des tunnels persistants. Les solutions ZTNA se plient à la complexité des environnements hybrides, là où le cloud et l’on-premise coexistent.
Mais mettre en place un Zero Trust demande méthode et rigueur. Il faut cartographier les applications, gérer les identités avec précision, revoir les droits d’accès, sensibiliser les collaborateurs. L’intégration n’est pas instantanée : il s’agit d’un chantier structurant, où la formation et l’accompagnement sont clés. Les contraintes réglementaires, la compatibilité avec certains systèmes anciens, la dépendance à des services cloud peuvent freiner l’adoption.
Le VPN, quant à lui, reste une valeur sûre pour connecter rapidement un utilisateur distant. Il fonctionne avec la plupart des équipements, s’appuie sur une technologie éprouvée et familière. Son déploiement ne pose pas de difficulté majeure, notamment pour les organisations qui gardent un réseau d’entreprise centralisé ou qui doivent gérer des systèmes hérités. Mais il montre ses limites dès qu’il s’agit de contrôle : une fois la connexion établie, la surface d’exposition s’élargit dangereusement, la granularité des droits fait défaut, et la performance peut en pâtir, ralentissements, coupures, expérience utilisateur dégradée.
Cas d’utilisation concrets : quand privilégier le Zero Trust ou le VPN ?
Zero trust network access : pour les environnements hybrides et cloud
Le Zero Trust devient incontournable dès que l’organisation se déploie hors du périmètre classique. Dans un contexte de travail hybride, avec des applications SaaS et des données disséminées, le contrôle contextuel fait la différence. Les équipes IT optent pour le ZTNA pour piloter les accès au cloud, restreindre les connexions aux seules requêtes légitimes, et moduler les droits selon l’utilisateur, le terminal et la localisation. Dans une logique BYOD, la posture de sécurité de chaque appareil est vérifiée en continu, un niveau de vigilance difficile à obtenir avec un VPN traditionnel.
VPN classique : une solution familière pour des accès ponctuels ou hérités
Le VPN garde sa pertinence pour des besoins spécifiques : connexion temporaire à des ressources internes, opérations de maintenance, support technique externe. Pour les entreprises dont le système d’information reste centralisé ou dont certaines applications métiers n’ont pas encore migré vers le cloud, le VPN offre une réponse simple, rapide à mettre en œuvre, idéale pour les accès ponctuels ou les déplacements professionnels.
Voici un aperçu synthétique des usages adaptés à chaque solution :
- Zero trust ZTNA : accès conditionnel, gestion fine des droits, supervision en temps réel
- VPN : tunnel sécurisé, accès global, configuration rapide pour des usages définis
Le choix se fait alors sur le terrain : type d’applications, dispersion des utilisateurs et des équipements, exigences réglementaires, flexibilité recherchée. Les arbitrages dépassent la technique pour toucher à la stratégie globale d’accès.
Sécurité, gestion des identités et évolutions à anticiper pour faire le bon choix
Zero trust : la gouvernance des accès repensée
L’essor du Zero Trust transforme la sécurité réseau en profondeur. Chaque requête d’accès, chaque terminal, chaque identité est soumise à une vérification systématique. La micro-segmentation isole les applications et les données : une menace ne peut plus se propager librement. L’authentification multi-facteur et le Single Sign-On deviennent partie intégrante de la gestion des identités (IAM), avec une vérification dynamique de la posture de chaque poste de travail.
VPN et héritage : contrôle limité, mais socle éprouvé
Les réseaux privés virtuels continuent d’offrir un canal chiffré entre l’utilisateur et le réseau d’entreprise. Toutefois, leur capacité à s’intégrer avec les solutions IAM avancées demeure limitée. Le risque : en cas de vol d’identifiants, toute la surface interne peut être exposée. Le modèle reste celui du « tout ou rien » : le tunnel ouvert, les barrières tombent.
Pour mieux cerner les différences, voici ce que chaque approche apporte en 2025 :
- Zero trust : contrôle d’accès granulaire, visibilité accrue sur les usages, adaptation dynamique grâce à l’analyse comportementale.
- VPN : déploiement rapide, compatibilité avec des systèmes anciens, mais absence de prévention native contre la perte de données (DLP).
Les cabinets Gartner et Forrester Research annoncent une migration progressive vers le Security Service Edge (SSE) et les architectures SASE. Les recommandations du NIST accélèrent ce mouvement. La gestion avancée des identités et la capacité à anticiper les évolutions de la cybersécurité dessinent déjà le paysage de la protection des accès pour les années à venir. L’heure n’est plus à choisir un camp, mais à bâtir un modèle d’accès qui absorbe la complexité sans jamais perdre de vue la vigilance.